Le premier workshop en présentiel de TWA en Chine : un moment fort
Le dimanche 23 mars 2025, dans une salle lumineuse de Putian, dans la province du Fujian, a eu lieu un moment que je n’oublierai jamais.
Le tout premier atelier d’écriture libératrice de TWA (Travel, Write & Analyse) en présentiel, en Chine.
Tu pourrais croire qu’un workshop de plus, c’est juste une case cochée dans un agenda. Mais non.
Ce jour-là, quelque chose s’est cristallisé : une vision, des valeurs, un lien, entre femmes nomades et lucides, venues poser sur le papier ce que la vie numérique, mobile et libre fait émerger de plus brut, de plus beau, et parfois de plus fragile.


Une rencontre ancrée dans l’amitié et le hasard nomade
L’atelier est né d’une rencontre, celle avec Luting, une amie chinoise rencontrée à Koh Samui, en Thaïlande, en janvier 2024.
Elle est elle-même digital nomad et social media manager. Notre lien s’est tissé dans la spontanéité des discussions de coworking, autour d’un café thaï, entre deux sessions de deep work.
Quelques semaines plus tard, nous nous sommes retrouvées à Putian, sa ville d’origine, et l’évidence a jailli : pourquoi ne pas y organiser le premier atelier en Chine de TWA ?
Une idée née du terrain, de l’envie, et d’un alignement. L’essence même du digital nomadisme : saisir les synchronicités et créer du sens avec ce que la route offre.
Un dialogue sur la vie nomade entre deux femmes, deux cultures
La première partie de l’atelier a pris la forme d’un échange à deux voix, entre Luting et moi.
Nous avons parlé, sans filtre, des avantages et des inconvénients de la vie de digital nomad.
Les plus :
La liberté géographique évidemment, mais surtout mentale : ne pas subir une vie toute tracée.
La rencontre interculturelle, la richesse d’être exposée à d’autres manières de penser, de travailler, d’aimer.
L’autonomie créative : pouvoir bâtir des projets alignés avec ses valeurs.
Les moins :
La solitude parfois, surtout quand on est une femme seule sur les routes.
L’instabilité émotionnelle que peut générer le changement constant.
La difficulté à maintenir des ancrages durables : relations, routines, soins du corps et de l’âme.
Nous avons aussi abordé nos visions respectives du digital nomadisme.
Pour moi, c’est un art de vivre libre et intentionnel. Pour Luting, c’est une manière de se reconnecter à soi par le déplacement.
Célébrer des figures féminines inspirantes
ous avons partagé nos modèles.
Pas les clichés vus sur Instagram, non. Des femmes réelles, complexes, profondes, qui ont fait le choix de vivre autrement.
Ada, une webdesigneuse coréenne vivant à Bali qui reverse une partie de ses revenus à des associations féministes.
Claire, une professeure de yoga franco-canadienne vivant en Grèce, qui propose des retraites pour femmes ayant vécu un burn-out.
Ou encore Xiaoyu, une développeuse chinoise queer qui travaille depuis Chiang Mai, après avoir fui une entreprise toxique.
Ces femmes ne se contentent pas de voyager. Elles habitent le monde avec courage et nuance.
L’écriture libératrice comme ancrage nomade
Après cet échange, nous avons plongé dans une session d’écriture libératrice de 45 minutes.
Pas de règles, pas de performance. Seulement cette consigne : écris ce que la vie nomade fait bouger en toi. Ce qu’elle libère, ce qu’elle questionne, ce qu’elle transforme.
Certaines ont parlé de la culpabilité de partir, d’autres de la joie d’exister sans attaches.
Une jeune graphiste a écrit sur le fait de ne plus savoir dans quelle langue rêver. Une autre, copywriter, a confié qu’elle ne savait plus où se sentir chez elle, mais que c’était peut-être ça, sa liberté.
Cette écriture collective a agi comme un miroir. Chacune y a déposé ses doutes, ses élans, ses conflits intérieurs.
Et dans ce cercle non jugeant, la parole a pu émerger.
Une sororité internationale : écrire au-delà des frontières
La dernière partie de l’atelier a été consacrée à un temps d’échange collectif.
Dans un anglais mêlé de mandarin et de français, les langues ont circulé comme les émotions.
Ce que j’ai ressenti à ce moment-là, c’est une puissance universelle :
Peu importe la culture, la langue, la religion : être une femme nomade, c’est vivre une expérience à la fois exaltante et exigeante, que seule une autre femme nomade peut vraiment comprendre.
Certaines participantes n’avaient jamais écrit sur elles.
D’autres n’avaient jamais parlé de leur rapport au travail, au corps, à la liberté.
Mais toutes ont eu ce moment de bascule, cette prise de conscience douce ou violente, que l’écriture peut être un outil de lucidité.
Et que la lucidité est un préalable à toute liberté durable.
Pourquoi ce workshop n’était pas juste un "événement"
Organiser ce workshop à Putian, ce n’était pas un acte de com.
C’était une prise de position :
→ Affirmer que le digital nomadisme peut être réflexif, pas seulement esthétique.
→ Montrer que l’écriture libératrice a toute sa place dans un monde mobile et globalisé.
→ Créer des espaces d’ancrage temporaire, où la parole circule et répare.
En psychanalyse, on parle d’espaces transitionnels : ces lieux-temps qui permettent de passer d’un état à un autre.
Ce workshop en était un. Un sas entre l’individuel et le collectif, entre le vécu et sa mise en sens.
En conclusion : un ancrage nomade, une graine semée
TWA n’est pas une simple marque, ni une série d’ateliers.
C’est un laboratoire de vie libre pour femmes en mouvement.
Et ce premier workshop en Chine a confirmé cette intuition : nous avons besoin de créer des rituels, même et surtout dans la vie nomade.
Des espaces pour déposer ce qui bouge.
Des lieux pour s’écouter écrire.
Des moments pour se reconnaître, entre femmes, au-delà des frontières.
Et toi, où seras-tu pour le prochain workshop ?
Et si ton écriture devenait ton prochain point de départ ?